Culture : Le classement Billboard

La semaine dernière, le célèbre magazine américain Billboard a révélé son classement des plus grands rappeurs de tous les temps. Au top de la liste, Jay-Z, Kendrick Lamar et Nas. Cela a pu surprendre ou décevoir certains, notamment du manque de femme dans le classement (la seule étant Nicky Minaj à la 10ème place). Pour comprendre un peu mieux ce résultat, il faut se pencher sur son fonctionnement.

Billboard est un magazine crée en 1894. S’il était spécialisé à cette époque sur les carnavals, il est vite devenu une référence en matière de musique. Depuis cette époque, il est constamment cité pour évaluer la grandeur de tel ou tel artiste.

En effet, par des classements détaillés, il énumère les artistes et titres ayant été les plus écoutés dans le monde. Pourtant, il est aussi souvent cité que critiqué.

Leur classement s’appuie sur le nombre de passage à la radio et sur le nombre d’achat. Cela pourrait sembler être une marque d’objectivité, mais certains détails sont à prendre en compte. Par exemple, il ne faut pas oublier que les classements sont comptabilisés selon le système Nielsen SoundClan, un système d’information de mesure d’audience. Ainsi, les achats ne rentrent en compte que si les magasins sont équipés de ce même système, de même que le passage en radio n'est comptabilisé que selon la possession d’une technologie appelée Broadcast Data Systems. Si la plupart des radios et magasins américains en font partie, cela n’est pas toujours le cas dans d’autres pays. De plus, le streaming musical, qui aujourd’hui a pris une part immense du marché, n’est pas pris en compte par le classement. Reste enfin le problème même de la musique. En effet, celle-ci s’écoute, et son partage est le plus facile qu’il soit : la seule chose à faire est d’augmenter le volume afin qu’il soit écouté par plus. Difficile pour cette raison de déterminer le nombre exact de personne l’écoutant.

Ainsi, si beaucoup de crédit est donné à ce classement, il ne faut toutefois pas oublier qu’il doit être relativisé, et remis en question. N’en reste pas moins qu’il peut donner un ordre d’idée sur la popularité de tel ou tel artiste, mais ne peut servir à désigner, comme ils le font, qui sont les plus grands artistes de tous les temps.

Anna Raqbi