« La vérité c’est que personne n’est invincible »
- Le Canari
- 19 nov. 2018
- 3 min de lecture
Vendredi 9 novembre se tenait à l’UGC de Lille l’avant-première d’un film très attendu : Sauver ou Périr. La projection était suivie d’une rencontre avec le réalisateur, Frédéric Tellier mais aussi avec les têtes d’affiche du film, Pierre Niney et Anaïs Demoustier.

Le film raconte l’histoire d’un jeune pompier de Paris victime d’un accident au cours d’un incendie. Nous pourrions donc croire qu’en allant voir ce film, nous allons visionnerun énième scénario d’un jeune homme prometteur qui voit sa carrière brisée par un accident tragique et qui doit affronter les conséquences de cet accident. En réalité, c’est le cas.
Cependant, le traitement apporté à l’histoire est bien plus original que ce que l’on peut voir d’habitude. D’autres dimensions sont apportées à cette intrigue qui permettent d’impliquer plus personnellement le spectateur. Nous ne suivons pas le hérosà travers cette épreuve: nous la vivons avec lui. Noustraversons tout ce qu’il traverse: du réveil à la rééducation, en passant par les traitements atrocement douloureux. Mais en arrière-plan de cela, nous vivons aussi l’action à travers les yeux de ses proches. C’est ici que le film est brillant, car en plus de vivre cette période avec le héros, on la vit avec sa femme, sa famille, le personnel soignant. Une multitude de points de vue sont approchés pour montrer à quel point un accident, une blessure physique ou mentale, mais aussi une maladie, ne touchent pas seulement la victime mais aussi tous ceux qui l’entourent.
Au-delà de l’intrigue, le film est très bien construit. Les scènes d’immersions avec les pompiers de Paris sont particulièrement réalistes et mettent en lumière la difficulté autant physique que mentale de cette vocation. Dès la première scène du film, la sensibilité du public est déjà interpellée. Puis, le scénario s’enchaine avec une partie plus longue quirelate l’une des épreuves les plus difficiles que l’on traverse suite à un accident: l’hôpital. Rester cloué au lit dans un tel lieu durant plusieurs mois, voire plusieurs années peut réellement être un supplice. Encore une fois, même si la douleur physique est présente, c’est le mental qui semble primer sur tout. En perdant pied, on perd tout. Plus de motivation, plus de raison de vivre et il faut trouver quelque chose auquel se rattacher, surtout quand on perd à la suite de cela ce qui nous était le plus cher. Dans ce film, l’échappatoire se fait grâce à l’art: le héros se rééduque à travers la pratique du xylophone. C’est ce qui est mis en scène dans la dernière partie du film. Réapprendre à vivre, s’accepter, accepter également le regard des autres, s’occuper, retrouver du travail. Autant de moyens pour reprendre la vie non pas telle qu’elle était avant, car les cicatrices resteront à jamais ancrées sur le corps et dans la tête, mais bien une nouvelle vie faite de nouvelles occupations et de nouvelle passions.
Ce film est en réalité un exemple pour tous ceux et celles qui ont été blessés, malades ou qui ont vécus des moments difficiles. Il montre que même lorsque l’on pense tout avoir perdu, si l’on a le courage, la volonté et la force nécessaire, il est amplement possible de retrouver goût à la vie et de tout faire pour en profiter. Sauver ou Périr sort le 28 Novembre au cinéma, cette œuvre est bouleversante mais nécessaire. Alors si vous n’avez pas peur de pleurer au cinéma ou même si c’est le cas, aller voir ce film peut vous aider vous et vos proches et vous laisse une marque indélébile.
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