Les Jeux Olympiques d’hiver asiatiques… en Arabie Saoudite

En début de semaine, l’Agence France Presse a révélé que l’Arabie Saoudite organiserait en 2029 les Jeux Olympiques d’hiver asiatiques. Alors que la température y frôle régulièrement les 40 degrés et que les scientifiques appellent plus que jamais à la mobilisation pour le climat, cette décision a de quoi offusquer. Organisés à l’origine pour exposer l’unité asiatique, ces Jeux se sont déroulés pour la dernière fois en 2017 – ce vide de douze années s’expliquant par le manque de candidatures pour leur accueil. Le Conseil olympique d’Asie a donc attribué à l’Arabie Saoudite la prochaine édition, répondant à sa volonté d'accroître son rayonnement international par le sport. Le pays, fortement dépendant de ses ressources pétrolières, désire donc diversifier son économie par le tourisme et la technologie de pointe, comme en témoigne le projet de ville en ligne droite Neom.

Toutefois, la désignation de l’Arabie Saoudite comme hôte de Jeux Olympiques d'hiver divise. Ainsi, l’expert suisse Laurent Vanat a rappelé que l’Arabie Saoudite ne figure pas parmi les pays où « le ski est possible en extérieur » d’après un rapport de 2021 sur le tourisme en montagne. Dans ce contexte, comment créer des pistes de ski sans avoir recours à la climatisation et la neige artificielle ? Comme dans le cadre de la Coupe du Monde de Football au Qatar 2022, ces méthodes sont controversées car émettrices d’une grande quantité de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique. Dans le même temps, l’Arabie Saoudite montre une volonté de ne plus dépendre de la production de pétrole uniquement, ce qui laisserait pour le pays un échappatoire en cas de baisse drastique de la consommation de pétrole car polluant.

Mélyne Kotarlic