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Quand le MoMA rencontre Vuitton…

Depuis le 11 octobre et jusqu’au 5 mars prochain se tient à la Fondation Louis Vuitton (FLV) l’exposition « Etre moderne : le MoMA à Paris ». Imaginez la rencontre d’un ensemble d’œuvres connues et reconnues illustrant la quête et la recherche de talents contemporains poursuivies par le célèbre musée new-yorkais, avec l’architecture futuriste, très moderne et si particulière de la FLV…Le résultat ne peut être qu’explosif !

After « Invisible Man » by ralph Ellison, The Prologue, Jeff Wall (2000) (http://www.thisissocontemporary.fr)

Le MoMA ou « le plus grand musée d’art moderne au monde » (A. BARR)

Lors de sa création en 1929 par trois mécènes influentes dans le monde de l’art, le MoMA (Museum of Modern Art) avait pour ambition de devenir « le plus grand musée d’art moderne au monde ». Pour la première fois, un musée ne s’intéressait non pas au passé et à l’art européen mais à la vision qu’avaient les artistes américains de leur propre époque. La partie n’était cependant pas gagnée. Loin de faire l’unanimité, le MoMA va débuter avec une dotation de seulement huit gravures et un dessin ! Il va malgré tout, petit à petit, gagner en notoriété, son projet attirant au fil du temps toujours plus de passionnés. Cette évolution a eu une influence directe sur les collections du musée, qui n’ont cessé de s’élargir. A l’heure actuelle, le MoMA possède plus de 200 000 pièces.

Environ 200 œuvres de cette formidable collection ont été prêtées par le musée américain à la FLV. Cette dernière en a fait un parcours historique retraçant les différents mouvements auxquels le MoMA s’est intéressé. La configuration de l’exposition est très originale : à chaque étage correspond une période donnée et plus on monte dans le bâtiment, plus on se rapproche de notre époque.

« Une magistrale leçon d’histoire muséologique » - Libération (15.10.17)

Campbell’s soup cans, Andy Warhol (1962) (elmonomudo.com)

La visite débute au rez-de-chaussée avec la première décennie du MoMA (années 30/40). On y présente les sources de la modernité à l’aide de quelques artistes iconiques tels que Cézanne, Picasso, Man Ray ou encore Walt Disney. Y sont mis en avant les transformations de la société dues à la révolution industrielle ainsi que l’engagement du musée lors de la seconde guerre mondiale. Le MoMA a en effet contribué à sauver de nombreuses œuvres menacées par les dictatures européennes. Il affirmera en outre sa liberté d’esprit, organisant au début des années 40 une exposition entièrement consacrée aux artistes considérés comme « dégénérés » par Hitler. Passées la section consacrée au Pop art et les fameuses Campbell’s soup cans de Warhol (1962), on monte un étage et l’on pénètre dans une salle entièrement dédiée à l’art revendicatif post années 60. Dans la continuité des mouvements sociétaux de la fin des années 60, nombreux sont les artistes qui ont tenté de jouer un rôle de porte-paroles des minorités, s’engageant pour une cause en utilisant leur créativité. De la dénonciation de la non reconnaissance de la population afro-américaine à la tragédie des tours jumelles, un ensemble de sujets sensibles voire tabous y sont abordés.

Enfin, la dernière section, atteinte au détour d’un couloir, présente les œuvres d’artistes actuels. Essentiellement numériques, elles tentent d’exploiter les possibilités offertes par les plus récents progrès technologiques. La dernière œuvre exposée est particulièrement impressionnante, c’est l’une des plus populaires de l’exposition. Il s’agit de la diffusion par 40 haut-parleurs des 40 voix (une par haut-parleur) d’un motet de Thomas Tallis, un compositeur du XVIe siècle. On a l’impression d’être entourés de chanteurs, c’est assez particulier !

Réalisée en 2001 par Janet Cardiff, cette installation termine l’exposition sur une ouverture intéressante : la modernité, thème central du MoMA, est-elle le fruit d’une révolution abolissant les codes passés ou au contraire un réinvestissement, une réadaptation des canons anciens à notre époque, à la manière de cette ultime œuvre ?

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