Récap de l'actualité internationale de la semaine du 17/10/2022
- Le Canari
- 24 oct. 2022
- 5 min de lecture
Congrès du PCC: un événement cloturé qui annonce un nouveau mandat chargé pour Xi Jinping.
Le dimanche 16 octobre s’est ouvert le XXème congrès du PCC(Parti Communiste Chinois) à Pékin. Près de 2300 délégués du PCC ainsi que son secrétaire général XI-jinPing étaient présents. Pendant une semaine, ont eu lieu à huis clos des délibérations pour définir l’importance et la reconduction presque assurée du Président Xi-Jinping, pour un troisième mandat. La situation économique et politique y a aussi été discuté. Le congrès s’est clôturé ce 22/10 après une semaine de débat, avec un discours du Président et des membres du PCC qui affirment le "rôle central” de ce dernier. Ainsi s’annonce sans grande surprise un nouveau mandat pour Xi Jinping.

source: AFP photos Noel Celis
Ce congrès s’est tenu dans un contexte de ralentissement de la croissance chinoise impactée principalement par la politique “zéro covid” adoptée par Xi Jinping et par les tensions avec l’Occident. Les chiffres du PIB du troisième trimestre 2022 ont été retardés, sans date fixée pour une publication prochainement. Les objectifs de hausse étaient fixés à 5,5%, un objectif peut-être trop ambitieux qui n’aurait fait aucun bien en plein congrès à l’image et la politique de Xi Jinping.
Un troisième mandat s’ajoute alors pour Xi Jinping à la tête de la Chine. Une issue attendue suite à la suppression en 2018 de la Constitution chinoise de la limite de 2 mandats. Le Président Xi Jinping peut alors se représenter à vie et pourrait être à la tête de la Chine à vie également.
Du côté de Taiwan, Xi Jinping a réassuré son opposition à l’indépendance de l’île et sa volonté de “réunification pacifique”, sans pour autant renoncer à la force. Il s’octroie "la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires", et continue en parallèle d’observer de loin l’invasion de la Russie en Ukraine en apportant toujours son soutien à Poutine.
D’autres sujets attendent Xi Jinping dont la question climatique. La chine est le premier pollueur mondial, et le plus grand émetteur de gaz à effet de serre. Le pays vise la neutralité carbone d’ici 2060 avec de nouveaux engagements et la question climatique a été abordée dès l’ouverture du congrès en annonçant : "Nous participerons activement à la gouvernance mondiale sur le changement climatique".
Pour clôturer ce congrès et cet article, l’ancien Président Hu Jintao qui siégeait aux côtés de Xi Jinping, s'est fait escorter à l’extérieur de la salle, après avoir résisté un moment. Aucune explication n’a été rendue sur cette exclusion, et le réseau social chinois Weibo ne semble pas avoir réagi et semble avoir censuré tous les sujets tournés vers cet incident.

source: AFP photo
Le Prix Sakharov décerné au “courageux peuple ukrainien”, et la loi martiale instaurée dans les territoires annexés d’Ukraine.
Au même moment où Poutine déclare la loi martiale dans les territoires annexés d’Ukraine, le Parlement européen décerne ce mercredi 19 octobre le prix Sakharov au peuple ukrainien. Le Président Zelensky se félicite de ce prix qui témoigne de la bataille de ce peuple pour “la liberté et la démocratie”.
« Ce prix est dédié aux Ukrainiens qui se battent sur le terrain. A ceux qui ont été obligés de fuir. A ceux qui ont perdu des proches et des amis. A tous ceux qui résistent et se battent pour leurs convictions. Je sais que le courageux peuple d’Ukraine ne cédera pas, et nous non plus »a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.

©AFP/Sergei Supinsky
Le prix Sakharov est décerné aux personnalités et organisations qui font preuve d’une remarquable défense des droits de l’homme et des droits fondamentaux. Les 50.000 euros attribués seront versés à des personnalités de la société civile. Le Président Zelensky a souligné sur Twitter l’importance du soutien européen dans le conflit. La remise du prix, à ne pas manquer se tiendra le 14 décembre, la personnalité qui recevra le prix n’est cependant pas encore connue.
En parallèle, ce même 19 octobre, V. Poutine instaure la loi martiale dans les territoires annexés de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia, suite au référendum tenu en septembre dernier. Poutine justifie son geste en déclarant que Kiev était fermé aux négociations. Alors que les combats et les bombardements s’intensifient, l’armée ukrainienne avait réussi à reprendre du terrain, avant une contre-offensive de la Russie. La loi est entrée en vigueur jeudi au soir. L’article 87 de la constitution russe prévoit une série de mesures pour cette loi martiale : couvre-feux, restrictions des transports,interdiction des rassemblements publics, checkpoint. Le maire de la capitale Sergueï Sobianine affirme cependant qu’« aucune mesure n’est mise en place pour limiter le rythme normal de la vie dans la ville ».

source: AFP photos
Dans une optique de défense du territoire russe, la loi prévoit aussi une participation de la population russe à la défense du territoire. De cette loi martiale est également attendu un possible déplacement de la population ukrainienne de Kherson vers la Russie. D'autres décrets sont mis en place plus allégés de la loi martiale dans certains territoires russes. Les autorités militaires et politiques n’attendront pas pour renforcer ces mesures dans ces territoires russes, le tout alimentant la propagande du Kremlin.
La déclaration de Joe Biden ne se fait pas attendre : « Il semblerait que le seul outil qui reste à sa disposition est de persécuter les citoyens ukrainiens ».
Akou KPEHOUNTON @akou.kpn
In Liz we do not trust
Considérée comme l’une des plus impopulaires premier ministre britannique selon de nombreux sondages, seul chef du Commonwealth à avoir connu deux souverains, dernière à avoir rencontré feu la reine dans ses fonctions officielles et présente sur sa dernière photo publique, Liz Truss accumule les « exploits ». Mais c’est le 20 octobre dernier que celle qui se présentait comme la nouvelle « Dame de Fer » a battu un nouveau record historique, celui du plus court mandat au poste de Premier ministre. Un mandat de 44 jours seulement.

Getty images
Le projet économique défendu par Liz Truss a constitué la clé de voûte vers sa démission. Basé notamment sur la baisse massive d’impôt et la réduction des taxes sur les entreprises, ce dernier s’est avéré irréaliste alors que le pays connaît un contexte économique et social explosif. L’inflation dépasse les 10%, la récession est éminente et les factures énergétiques flambent. Il semble donc que la locataire du 10, Downing Street n’était pas du tout en phase avec l’opinion publique.
Son plan de croissance ultra libéral avait aussi la particularité de ne pas être financé, provoquant la panique sur les marchés. Dès son annonce le 23 septembre, la livre sterling est tombée au plus bas niveau de son histoire face au dollar et les taux d’intérêt des emprunts ont explosé. Remplacer son ministre des finances, Kwasi Kwarteng, avec qui elle avait préparé le plan, et revenir sur des mesures phares n’auront pas suffi à stabiliser le pays et son poste. Lundi 17 octobre alors que son nouveau chancelier de l’Echiquier venait de détruire méthodiquement son budget, Liz Truss s’est d’ailleurs excusée à la BBC : « Je veux dire pardon pour les erreurs commises ». La chute était déjà actée, trois jours plus tard, elle s’en allait.
Maintenant, le pays devrait découvrir le nom de son troisième premier ministre conservateur (en trois mois) vendredi 28 octobre. Si les tories se mettent d’accord.
Alexandra FLEISCH-VIARD



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