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Récap de l'actualité sportive de la semaine du 17/10/2022

L’état de la grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi inquiète fortement la communauté internationale.


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Lors des championnats d’escalade d’Asie, Elnae Rekabi, grimpeuse iranienne de 33 ans, a participé à la compétition sans son voile.

Cependant la république islamique d’Iran considère qu’il est obligatoire de le porter lors des compétitions internationales et nationales. Elnaz Rekabi est uniquement la deuxième femme a avoir enfreint la règle de la république iranienne du port du voile en compétition, après sa compatriote boxeuse Sadaf Khadem en 2019.

Ce geste fort a été considéré comme un acte de solidarité envers les manifestations se tenant actuellement en Iran, à la suite de la mort de Mahsa Aminia, arrêtée par la police des mœurs car elle ne portait pas son voile.

Dès le lendemain de la compétition, sa famille et ses amis se retrouvent sans nouvelles d’elle. Un jour plus tard, le 19 octobre, Elnaz Rekabi est portée disparue.

Le jour de sa disparition, un post Instagram est publié sur son compte, où elle explique que son voile était tombé par inadvertance lors de la compétition. Elle précise être en train de revenir en Iran avec d’autres membres de l’équipe.

Lors de son arrivée à l’aéroport de Téhéran, elle est acclamée par de centaines de personnes. Mais elle est vite emmenée par des officiers en civils à l’académie nationale olympique afin qu’elle puisse y rencontrer le ministre des sports iranien.

Elnaz Rekabi semble donc forcée et contrainte par le régime iranien, qui lui aurait d’ailleurs confisqué son passeport et son téléphone, afin qu’elle ne puisse pas fuir le pays. Elle aurait été poussée à faire des aveux et à s’excuser sous peine d’une forte amende financière. Fahrad Modiri, fils d’un réalisateur iranien, explique que « leur première réaction est leur vrai avis. La deuxième est le résultat d’énormes pressions », confirmant la suspicion de l’implication du régime dans la volteface de l’athlète.

Le journaliste en exil Maziar Bahari ajoute que lors de son arrivée à l’aéroport de Téhéran, « on voyait la peur dans ses yeux. Elle ne fait que répéter ce qu’on lui a dit ».

Amnesty International est très inquiet quant au sort de le grimpeuse. Dans un communiqué, l’association mentionne qu’elle est bien de retour en Iran, mais « au risque d’une arrestation arbitraire, de torture et de mauvais traitements ».

Elnaz Rekabi n’est pas la seule sportive à avoir apporté son soutien aux manifestations en Iran. En effet, les footballeurs iraniens de l’équipe nationale se sont également prononcés en faveur du mouvement et du droit des femmes en Iran, lors d’un match de football en Autriche. Ils ont tous caché leur maillot sous une parka noire, pour protester contre la répression des manifestations.


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La répression des sportifs par les régimes autoritaires n’est cependant pas nouvelle. Peng Shuai, joueuse de tennis chinoise, avait disparu de la vie publique en novembre 2021 après avoir accusé d’agressions sexuelles Zhang Gaoli, ancien vice premier ministre du régime chinois. Elle réapparaitra quelques jours après mais semble sous le contrôle du régime chinois.

En février 2022, elle donne une interview au journal l’équipe où elle explique n’avoir jamais disparu et n’avoir jamais émis d’accusations d’agressions sexuelles. Lors de cette interview, elle est accompagnée d’un officiel du régime chinois, renforçant le soupçon du rôle du parti communiste dans son changement de discours.


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Salomé Courson


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