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Ukraine / Russie

Mercredi 5 octobre, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret visant à s’approprier la gestion administrative de la centrale nucléaire de Zaporijia. Le chef de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), Rafael Grossi, a immédiatement annoncé son départ pour Kiev, afin de discuter de la mise en place d’une zone de sécurité autour de la centrale. L’objectif est de prévenir tout accident nucléaire, dont les conséquences pourraient être similaires à celui de Tchernobyl, en 1986. A noter que l'agence nucléaire maintient une présence depuis le début du mois de septembre, et une nouvelle équipe est arrivée cette semaine pour assurer une observation et une évaluation indépendantes de la centrale.


Occupé depuis le 4 mars 2022 par les troupes russes, le site nucléaire cristallise de nombreuses tensions du conflit russo-ukrainien. Avec ses six réacteurs nucléaires, la centrale produisait avant le début du conflit, plus d’un cinquième de l’électricité ukrainienne. Par ailleurs, elle se situe à quelques kilomètres de la ligne de démarcations entre les territoires contrôlés par Kiev et ceux occupés par Moscou, dans l’Oblast de Zaporijia, récemment annexé par Vladimir Poutine. Les deux camps s’accusent mutuellement des bombardements qui se multiplient depuis des mois et qui menacent la sécurité de l’Europe.


Ce samedi 8 octobre notamment, à la suite de nouveaux bombardements, la centrale a perdu sa dernière source d’alimentation électrique externe. Or cette énergie externe est nécessaire pour le refroidissement des réacteurs et pour d'autres fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires. Selon l’AIEA, les ingénieurs ont déjà commencé à travailler pour réparer la ligne, notant que les générateurs diesel de la centrale ont commencé à fonctionner automatiquement pour alimenter les six réacteurs de l'installation. Cet approvisionnement en diesel demeure une autre source d’inquiétude.


En parlant d’inquiétude, Joe Biden a alerté ce vendredi sur un risque d’apocalypse nucléaire, comparant la situation avec la crise des missiles de Cuba de 1962, où la menace d’une guerre nucléaire n’avait jamais été si proche. Pour rassurer la planète, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a quant à elle affirmé que les Etats-Unis n’avaient « pas de raison d’ajuster [leur] propre posture nucléaire stratégique, pas plus qu’[ils n’ont] d’indications que la Russie se prépare à utiliser de manière imminente des armes nucléaires ».

Cette semaine, également dans l’actu, le 70ème anniversaire de Vladimir Poutine. Il s’est vu offrir un tracteur de la part du président biélorusse Alexandre Loukachenko, des appels de Cuba, de Turquie, d’Afrique du Sud et du Kazakhstan, une pile de pastèque du président du Tadjikistan et – ironie de l’histoire – il a pu en ce même jour regarder la remise du prix Nobel de la paix, attribué cette année à l’organisation civique ukrainienne « Center for Civil Liberties », à l’avocat biélorusse Alès Bialiatski et à l’ONG russe de défense des droits de l’homme Memorial. Ces derniers ont été récompensés pour leur combat contre la vision impérialiste de Moscou. Kenneth Roth, ancien directeur exécutif de Human Rights Watch, de résumer : « le jour du 70ème anniversaire de Poutine, le prix Nobel de la paix est attribué à un groupe russe de défense des droits de l'homme qu'il a fait fermer, à un groupe ukrainien de défense des droits de l'homme qui documente ses crimes de guerre et à un militant biélorusse des droits de l'homme que son allié Loukachenko a emprisonné ». Un prix en forme de critique de Vladimir Poutine.


Un autre « cadeau » est arrivé avec un jour de retard. Samedi dans la matinée, une explosion est survenue sur le pont du détroit de Kerch, qui relie la péninsule de Crimée à la Russie. Ce pont a une résonance à la fois pratique et symbolique, car il s'agit non seulement d'une ligne d'approvisionnement essentielle pour les forces russes du sud du pays, mais aussi d'un projet de passion personnelle pour le président Vladimir Poutine. Sur les réseaux sociaux, un meme a notamment été repartagé des milliers de fois, montrant Marilyn Monroe chantant « Happy Birthday Mr. President » au-devant d’une photo du pont en feu. Le même comme arme de résistance.


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AFP


Alexandra Fleisch Viard


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