Politique : « Plan eau » ; que faut-il retenir de la prise de parole d’Emmanuel Macron ?
- Shania Mintchev
- 2 avr. 2023
- 3 min de lecture
Jeudi 30 mars 2023, le Président de la République s’est rendu dans les Hautes-Alpes afin de dévoiler le tant attendu « plan eau » du gouvernement.
Emmanuel Macron lors de la présentation du plan eau le 30 mars 2023. Crédit photo : Sébastien Nogier / POOL / EPA POOL / AFP
À Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), près du plus grand réservoir d’eau douce d’Europe de l’Ouest, Emmanuel Macron a présenté jeudi 30 mars 2023, le « plan eau » du gouvernement. Très attendu, ce plan contient 53 mesures et a pour but d’améliorer d’ici 2030 la gestion de l’eau en France, dans un contexte de réchauffement climatique. À court terme, ce plan vise à anticiper une éventuelle sécheresse à l’été prochain. Cependant, lors de sa prise de parole, le chef de l’État a toutefois précisé : « il n'est pas impossible qu'on ait à nouveau des situations de grand stress cet été ».
Que retenir des annonces ?
Pour mieux comprendre les objectifs, voici les six principales mesures annoncées :
Une augmentation de la réutilisation des eaux usées :
D’ici 2030, le gouvernement souhaiterait passer à 10% des eaux usées réutilisés, ce qui reviendrait à 300 millions de mètres cubes, soit l’équivalent de la consommation de 3 500 bouteilles d’eau par personne par an. Actuellement en France, seul 1% de l’eau est retraité, contre par exemple 14% en Espagne ou 85% en Israël.
La lutte contre les fuites :
Un investissement de 180 millions d’euros sera engagé pour résorber les fuites du réseau d’eau français. En effet, aujourd’hui, 1 litre sur 5 est perdu. Ce chiffre peut même aller jusqu’à 1 sur 2 dans certaines communes. Les efforts se concentreront surtout dans « 170 points noirs, c'est-à-dire toutes les zones où les fuites sont très importantes ».
Une tarification progressive généralisée :
Le chef de l’État a également annoncé une « tarification progressive et responsable de l’eau ». Visant à inciter à la sobriété, il assure toutefois que les prix ne vont pas augmenter. « Les premiers mètres cubes sont facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant », puis « au-delà d'un certain niveau, le prix du mètre cube sera plus élevé », puisque cela constituera une consommation de confort, plutôt qu’essentielle.
Tous les secteurs concernés :
« L'énergie, l'industrie, le tourisme, les loisirs, l'agriculture », dans ce plan de sobriété, tous les secteurs sont concernés a expliqué Emmanuel Macron. Une économie d’eau de 10% devra être réalisée dans chacun d’entre eux d’ici 2030.
Des modifications dans le secteur agricole :
« Toutes les nouvelles installations agricoles devront être adaptées au changement climatique » a annoncé le Président. L’agriculture, avec plus de 2 milliards de m3 par an, est la première consommatrice d’eau par irrigation. Cette pratique, bien qu’appliquée sur seulement 7% des surfaces cultivées, est réalisée surtout en été, lorsque la ressource est la plus vulnérable. L’exécutif souhaite donc se tourner vers le développement de cultures plus résistantes à la sécheresse. Afin d’accompagner les agriculteurs dans cette transition, 30 millions d’euros seront alloués au secteur.
Une adaptation des centrales nucléaires :
Les centrales nucléaires, nécessitant un refroidissement constant, sont les troisièmes consommatrices d’eau en France, ce qui représente environ 12% de la consommation totale. « On doit adapter nos centrales nucléaires au changement climatique en engageant un vaste programme d'investissements pour faire des économies d'eau et permettre de fonctionner beaucoup plus en circuit fermé » a déclaré Emmanuel Macron.
Sources :
Shania Mintchev
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