Politique : point sur la réforme des retraites
- Agathe Morainville
- 27 mars 2023
- 3 min de lecture
Alors que dimanche dernier, les Français étaient dans l’attente du vote des deux motions de censure déposées par les députés contre le 49.3 imposé par Élisabeth Borne concernant la réforme des retraites, aujourd’hui la situation a changé.

La réaction des députés à l’annonce des résultats du vote de la motion de censure, Bernard Guay (AFP)
Ce lundi 20 mars aux alentours de 15h, les députés sont arrivés à l’Assemblée nationale, enfin une partie des députés. Effectivement, un détail a capté l’attention des députés, des journalistes et des Français suivant ce qu’il se passait dans l’hémicycle ; la majorité des députés du groupe Renaissance n’étaient pas présents. Certes, seuls les députés votant en faveur de la motion de censure sont autorisés à voter, mais soutenir la Première ministre et la cheffe du groupe lors du débat est autorisé voire encouragé. Cette absence s’est remarquée lors du discours de celles-ci où les applaudissements étaient faibles et quasiment inaudibles dû aux cris de l’opposition. Cette absence a été interprétée de diverses manières : désaccord avec la réforme des retraites, désaccord avec l’utilisation du 49.3, manque de soutien général…
Cependant cela n’est qu’un détail, l’information à retenir de ce lundi était le résultat. La motion de censure déposée par le groupe centriste LIOT et défendu par Charles de Courson était la plus menaçante pour le gouvernement et la réforme. C’est avec ce caractère centriste qu’elle avait fait l’unanimité auprès des groupes de gauche et des extrêmes mais la droite et notamment le groupe des Républicains était indécis ; le nombre de députés LR votant la motion de censure allait tout déterminer. Après les appels des dirigeants du Parti comme Eric Cioti quelques heures avant le vote à ne pas la voter ; certains députés LR ont provoqué la surprise. En effet, 19 d’entre eux soit près d’un tiers se sont positionnés en faveur de la motion. Plus que ce qui avait été calculé mais cependant pas assez pour faire renverser le gouvernement et rejeter la réforme. A 9 voix près, le gouvernement Borne reste en place et la réforme est maintenant adoptée.

Manifestation du jeudi 23 mars à Paris, Alain Jocard (AFP)
A l’annonce des résultats, les députés NUPES ont chacun brandi une pancarte avec diverses écriture « ce n’est pas fini », « RIP » ou encore « 64 ans non » et dans la rue, les manifestations ont commencé. De la grève des transports en passant par les manifestations clandestines le soir dans les grandes villes jusqu’à la grande manifestation du jeudi 23 mars ; le peuple français a également manifesté son mécontentement et sa fureur.
Emmanuel Macron, jusqu’alors plutôt silencieux et discret s’est exprimé mercredi à 13h par une allocution télévisée. Son initiative censée apaiser les tensions a été perçue d’un autre œil par les Français. En effet, certains dénoncent une arrogance, un président ne prenant pas en compte leurs mécontentements allant même jusqu’à faire de sa phrase « oui, peut-être » une expression culte sur les réseaux sociaux. Cette allocution n’a donc pas empêché la manifestation du lendemain de se passer.
Le lendemain, dès 8h du matin, les manifestants bloquaient les sorties d’autoroute avec des poids-lourds, les transports en commun ou encore les lieux clés de l’État français (mairies, préfectures, les caisses de retraites…). Les cortèges se sont élancés en après-midi et les manifestations se sont prolongées jusque dans la soirée, se terminant sinistrement avec de incendies dans les rues, des arrestations et des blessés. Par exemple à Rouen, une manifestante grièvement blessée à la main. On compte 172 arrestations, 800 000 manifestants à Paris et plusieurs milliers dans les grandes villes (20 000 à Rennes, 75 000 à Lille…).
La CGT appelle à une nouvelle manifestation mardi 28 mars, la SNCF et l’aviation continue de supprimer des trajets ; que va-t-il se passer dans les semaines à venir ?
Agathe Morainville



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