Politique : retraites, le 49.3 de trop ?
- Florine Wagner
- 21 mars 2023
- 2 min de lecture
Jeudi 16 mars, Elisabeth Borne a engagé la responsabilité du gouvernement sur le projet de report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. C’est un onzième 49.3 qui a engendré un excès de colère de l’opposition affirmant qu’il n’y a “aucune légitimité politique”. Une motion de censure doit être votée lundi, laissant planer le doute sur le nombre d’élu républicains qui y seraient favorables.

À la suite du 49-3, l’intersyndicale a organisé un rassemblement jeudi 16 mars 2023 devant la sous-préfecture de Segré (Maine-et-Loire). (©Haut Anjou)
“un déni de démocratie”
La scène s’est d’abord déroulée jeudi 16 mars. Elisabeth Borne a, encore une fois de plus, engagé le 49.3 pour faire passer le texte sur l’âge légal de départ à la retraite. Ce qui a provoqué une insurrection venant des députés NUPES, chantant la Marseillaise et huant la Première Ministre au sein de l’Assemblée Nationale. Les élus du Rassemblement National ont également montré leur mécontentement en tapant sur leurs pupitres.
Plus tard, des manifestants se sont rassemblées place de la Concorde et dans plusieurs villes de province pour dénoncer “un déni de démocratie”.
Les syndicats reprochent au président de la République et son gouvernement l’utilisation des armes du parlementarisme rationalisé, alors qu’une majorité des Français y sont opposés.
Un texte qui a fait longtemps débat
La cheffe du gouvernement n’a cessé, pendant deux mois, de faire des concessions dans l’espoir de rallier quelques élus au projet. Le texte a été largement réécrit par le sénat et la commission mixte paritaire. En effet, la réforme a été mal défendue par les ministres, qui se sont à plusieurs reprises contredits. Malgré tout, l’accord a fini par se révéler plus facile au Sénat. Ce qui n’a pas été le cas à l’Assemblée nationale, où la Première Ministre essaye tant bien que mal de se mettre dans la poche un maximum de députés de droite (traditionnellement favorable au recul de l’âge à la retraite). En effet, le camp Républicain ne sait plus à quelle ligne se vouer. Cela montre l’absence de d’alliés fiable au gouvernement. Ce qui rend la situation délicate et dangereuse pour la stabilité du quinquennat.

La Première ministre Elisabeth Borne annonce le recours au 49.3 pour la réforme des retraites le 16 mars 2023 à l’Assemblée nationale à Paris. afp.com/ Alain Jocard.
Une motion de censure déposée
Une motion de censure “transpartisane” sera votée lundi. Elle est portée par le groupe de députés Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT). Le groupe renaissance et ses alliés disposent d’une majorité relative des sièges. Il y a donc un risque pour eux de voir le gouvernement renversé. Pour le moment, lors des précédentes motions de censure, venant de LFI et du RN, n’ont pas abouties.
Cependant, la crise politique déclenchée par l'adoption de cet énième 49.3 pourrait changer la donne. Mais l’engagement des députés Républicain quant au vote reste flou. En effet, le président du parti, Eric Ciotti, a annoncé que ses 61 députés n’allaient pas voter en faveur de la motion. Néanmoins, quatre autres députés ont affirmé l’inverse: Ian Boucard, Fabien Di Filippo, Maxime Minot et Pierre Cordier.

référence: Le Monde.
Sources:
Florine Wagner



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