Récap 09/10 : Rubrique économie
- Jade Hestroffer
- 9 oct. 2022
- 4 min de lecture
Perspectives économiques de l’OCDE : “Payer le prix de la guerre”

Dans son rapport intermédiaire sur les perspectives économiques, publié fin septembre 2022, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique) durcit ses prévisions pour 2023. Pour cause, la guerre en Ukraine dure et les effets économiques du Covid19 persistent. L’inflation ne décroît pas autant qu'escompté, les prix de l’énergie et de l’alimentation sont sous tension et le PIB stagne.
De facto, l’OCDE délivre dans ses perspectives 4 messages principaux :
“Le ralentissement de l’économie mondiale est plus fort que prévu”
“L’inflation s’est généralisée”
“L’inflation va fléchir mais rester élevée”
“Une réduction de la demande et une diversification des approvisionnements sont indispensables pour éviter les pénuries d’énergie”
Malgré un essor de l’activité économique suite à la baisse des contaminations au Covid19, la croissance mondiale devrait rester stable au second semestre 2022 avant de décélérer en 2023. L’OCDE prévoit ainsi une progression du PIB mondial de 2,2 %, au lieu des 2,8 % établie en juin. D’après l’OCDE, le PIB mondial serait inférieur de 2 800 milliards USD en 2023 en comparaison aux prévisions de décembre 2021, avant la guerre en Ukraine.
Le dépassement des objectifs d’inflation et la politique zéro COVID de la Chine, qui a entraîné de nombreux confinements stricts dans le pays, font partie des principales causes de ce ralentissement de croissance mondiale.

L’inflation, déjà visible début 2022 aux Etats-Unis, s’est répandue dans la Zone Euro ainsi qu’au Japon. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la zone euro connaissent par exemple une inflation supérieure à 4% pour la moitié des produits.
L’OCDE prévoit une inflation au plus haut ce trimestre, suivie d’une baisse légère au dernier semestre 2022. L’Europe devrait toutefois subir plus longtemps cette inflation élevée.
Au sujet de l’énergie, bien que les stocks de gaz de l’Union Européenne soient à peu près à 90%, l’OCDE alerte sur une possible pénurie cet hiver. Suite à la guerre en Ukraine, les approvisionnements énergétiques russes ont largement diminué. L’UE pourrait donc faire face à un déficit d’offre, qui provoquerait la flambée des prix mondiaux et surtout européens de l’énergie. Si ce problème arrive, les chocs provoqués entraîneraient une baisse de 25% de la croissance européenne en 2023, une hausse de l’inflation de plus de 50% en Europe par rapport au scénario de référence : entraînant la récession de nombreux pays européens en 2023.

L'ÉTAT annonce la nationalisation complète d'EDF
17 ans après son introduction à la bourse de Paris, EDF va prochainement en sortir. L'État a déposé le projet d’offre de renationalisation d’EDF auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) ce mardi 4 octobre. Ce dépôt d’offre publique d’achat (OPA) est la première étape dans le retrait d’EDF du marché boursier.
En juillet 2022, le gouvernement avait annoncé vouloir acquérir les 16% du capital d’EDF qu’il ne détient pas. En effet, l’Etat possède 84% des parts, les salariés 1% et les 15% restants sont partagées entre divers actionnaires minoritaires. L’Etat a proposé le prix de 12 euros par action, soit un total de 9,7 milliards d’euros. Ce prix est bien inférieur à la valeur des actions lors de son introduction en bourse en 2005, 32 euros par action, et encore moins que sa plus haute valeur atteinte : 80 euros l’action.
Ce prix est contesté par certains actionnaires minoritaires.
Pourquoi renationaliser EDF ?
Cette renationalisation fait suite aux difficultés économiques d’EDF, notamment causé par l’augmentation de 20% du quotas annuel d’électricité vendus à prix réduit pour contrer la flambée des prix. Cette année, les pertes pour EDF s'estiment entre 10 et 20 milliards d'euros.
"Nationaliser EDF, c'est nous donner toutes les chances d'être plus indépendants dans les années qui viennent en matière énergétique" a expliqué Bruno Le Maire jeudi. Déjà endetté de 60 milliards d’euro, EDF risquait de ne plus pouvoir se financer. Par ce projet, l’Etat devrait prendre en charge cette dette et ainsi éviter la faillite d’EDF.
La guerre en Ukraine ainsi que la montée délirante des prix sont en partie les causes de ce projet. Lors d’une crise, le marché européen de l'énergie n’arrive pas à contrer l’explosion des prix ce qui crée des situations complexes où les Etats sont obligés de prendre eux-mêmes des mesures pour se protéger de l’inflation énergétique. La France n’est pas le seul pays à adopter une politique de nationalisation. L’Allemagne vient de nationaliser Uniper, un de ses grands énergéticiens.

Le chargeur universel : le Parlement européen vote pour
Le Parlement européen a approuvé ce mardi 4 octobre la directive européenne “chargeur universel pour les appareils électroniques”. A partir d’octobre 2024, tous les nouveaux appareils électroniques devront disposer d’une prise USB-C, octobre 2026 pour les ordinateurs.
Cette directive majoritairement approuvée au Parlement (602 voix pour, 13 contre et 8 abstentions) est toutefois critiquée par certains. Apple considère par exemple que l’obligation d’avoir une prise USB-C sur les appareils empêchera l’innovation.
L’UE ne considère pas cette critique puisque la directive n’empêche pas à un appareil d’avoir plusieurs prises de recharge, notamment pour les ordinateurs.
Cette uniformisation de l’offre devrait avoir un impact positif sur l’écologie en évitant aux consommateurs l’achat de chargeurs multiples en fonction de la prise de chaque appareil. L’harmonisation de la vitesse de charge des chargeurs permettra aussi de simplifier l’offre pour les consommateurs.
Lancé en 2018, ce texte arrive donc à son aboutissement. Il ne reste plus que l’accord du Conseil et la signature de la présidente du Parlement ainsi que la présidence du Conseil pour finaliser cette directive. Il met fin à une longue période de régulations commencée en 2009 pour standardiser les chargeurs.

Jade Hestroffer



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