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Récap de l'actualité politique de la semaine du 14/11/2022

Ocean Viking : une bataille politique


À l’issue d’un bras de fer diplomatique avec l’Italie, le navire humanitaire Ocean Viking a accosté le 11 novembre dernier à Toulon.


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L’Ocean Viking comptait à son bord 234 migrants. Photo sipa/SOPA Images


L’Ocean Viking, navire humanitaire de l’ONG SOS Méditerranée, a finalement pu accoster vendredi 11 novembre dans le port militaire de Toulon, après avoir passé plus de trois semaines en mer sans recevoir de réponses favorables à leurs demandes d’accueil. À l’issue du Conseil des ministres du jeudi 10 novembre, Gérald Darmanin avait annoncé la volonté de la France d’accueillir l’Ocean Viking, suite au refus du gouvernement italien, ce que le ministre de l’Intérieur qualifie de « choix incompréhensible ». « J'ai bien précisé, à la demande du président de la République, que c'est à titre exceptionnel que nous accueillons ce bateau, au vu de la quinzaine de jours d'attente en mer que les autorités italiennes ont fait subir aux passagers », a-t-il précisé.


Parmi les 234 migrants présents à bord, trois dont l’état de santé était devenu critique, ont été héliportés vers la France avant l’accostage. Une fois à Toulon, les adultes ont été placés dans une « zone d'attente internationale », installée dans un centre de vacances située sur la presqu'île de Giens (Var), tandis que les mineurs non-accompagnés ont été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance.


Critique de l’opposition


Pour l’extrême droite de Marine Le Pen, le navire n’aurait pas dû accoster en France, mais plutôt dans un port du Maghreb, l’exemple de la Tunisie et de l’Algérie ont ainsi été donnés. L’ex-présidente du Rassemblement National a en effet affirmé « qu’en vertu des règles internationales », l’Ocean Viking « aurait dû accoster dans un port africain ». Ce discours, partagé par des personnalités d’extrême droite, provient d’un article paru dans un journal numérique espagnol, La Gaceta de la Iberosfera, appartenant à Vox, le parti ultra-conservateur. Or, le navire de SOS Méditerranée n’ayant pas secouru de migrants dans les zones de recherche de ces pays, n’était pas tenu de les contacter. Par ailleurs, plus de 40 demandes pour accoster ont été envoyées au total, notamment à la Lybie, Malte ou l’Italie, aucune n’ayant eu de retour favorable.


123 interdits de territoire


« Les personnes ne relevant pas du droit au séjour et d’asile sur notre territoire feront l’objet de procédure d’éloignement sans délai », avait déclaré Gérald Darmanin. Les 189 adultes débarqués ont été auditionnés par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). À la suite de ces auditions, 66 personnes se sont vu accorder le droit d’asile, tandis que 123 autres ont été interdites de territoire. La grande majorité d’entre eux a cependant été remise en liberté par décision de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence du vendredi 18 novembre, en raison du manque de temps. En effet, tous les dossiers n’ont pas pu être traités dans le temps légalement prévu par la loi, les migrants ne pouvant être retenus plus de quatre jours dans la « zone d’attente ». « J’ai refusé leur placement en geôles car ce ne sont pas des délinquants », a précisé au journal Le Monde Renaud Le Breton de Vannoise, premier président de la cour d’appel. Pour Marine Le Pen, la situation est « hors de contrôle », et le gouvernement a été « humilié » par les 26 mineurs échappés des structures d’accueil. « Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ont leur affaire Leonarda », a-t-elle ajouté, faisant référence à l’expulsion d’une collégienne rom lors du quinquennat de François Hollande.



Shania Mintchev


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