Récap de l'actualité économique de la semaine du 31/10/2022

Lula face à une crise économique sans précédent :

Lula a été élu pour un troisième mandat à la suite de 4 ans de politiques bolsonaristes. 8 ans après la fin de son second mandat, Lula se retrouve à la tête d’un pays en forte crise économique et sociale.

Le bilan économique de Bolsonaro n’est en effet pas très bon. La croissance du Brésil a baissé de 2% en 2021 par rapport à celle de 2014 et les salaires ont évolué de la même manière. L’inflation reste forte et les taux d’intérêts sont par exemple passés de 2% à presque 14% en 1 an et demie. Face à la convergence de ces problématiques, la pauvreté a extrêmement progressé dans le pays, la faim avec elle. D’après les estimations, le niveau de la faim est remonté au niveau d’il y a 30 ans. L’insécurité alimentaire a augmenté de 15% de la population, c’est-à-dire plus de 30 millions de personnes. Les communautés noires et les femmes sont les plus durement touchées.

Ce bouleversement apparaît comme une lourde régression des avancées apportées durant les mandats de Lula (2002-2010) et de la gauche brésilienne. A la fin du mandat de Lula, le problème de la fin semblait être résolu au Brésil, et le pays avait même été retiré de la carte de la faim de l’ONU. Lula avait réussi grâce à son plan Zéro faim à mettre en place une classe moyenne au Brésil.

Durant la campagne présidentielle de cette année, la prise économique et sociale a été au cœur des programmes des deux candidats mais aussi de la préoccupation des brésilien. Suivant la politique de Lula, Bolsonaro a par exemple continué la politique de la Bolsa Familia et a renforcé les aides économiques, dans l’optique d’une séduction électorale. Malheureusement ces aides ont globalement été mal ciblées d'après plusieurs analystes. Les plus pauvres n’ont pas eu accès à cet argent. Ainsi la question de la pauvreté a été centrale pendant cette présidentielle. Le Nord-Est du Brésil qui est très pauvre représente 20% des voix et a en grande partie fait gagné le candidat Lula à ces élections. La Bolsa Familia utilisée par Bolsonaro ne lui a pas permis de gagner en influence et au contraire, cette mesure étant pour beaucoup de brésilien associé au mandat de Lula, c’est donc son opposant qui en a tiré les lauriers.

Par rapport aux entreprises, là encore la politique de Bolsonaro a fini par lui nuire. Sa politique de privatisation a été un grand échec et sa politique libérale autoritaire n’a pas eu les effets escomptés. De nombreux patrons et entrepreneurs se sont désolidarisés de ce candidat lors des élections. En effet, la politique économique sur le plan international est mitigée. Le Brésil s’est retrouvé avec une mauvaise image et les accords internationaux sont devenus plus compliqués à aboutir. Par exemple, les négociations avec l’UE pour le Mercosur ont été totalement mises à l’arrêt.

Pour résoudre cette crise Lula propose une politique différente sur certains points. Il souhaite par exemple lutter contre l’inflation, c’est son objectif principal, en indexant par exemple les salaires sur l’inflation. Il s’oppose totalement à la privatisation et critique même cette politique voulu par Bolsonaro. Les aides de la Bolsa Familia devraient aussi être augmentées. Toutefois sur l’exonération d'impôt, Lula rejoint son opposant Bolsonaro. Tous deux veulent rendre plus

progressif l'impôt sur le revenu, qui est aujourd’hui très dégressif.

Enfin, la politique future de Lula reste en réalité incertaine. Suite à sa victoire très serré, Lula va devoir faire face à un parlement qui penche davantage à droite et donc faire des alliances assez larges : ce qui aura sans nul doute une influence sur les politiques mises en place.

Elon Musk achète Twitter

Après l’annonce d’un premier achat, puis d’une rétractation, Elon Musk a fini par racheter Twitter et ainsi “libéré” l’oiseau bleu jeudi 27 octobre. Cet achat de 44 milliards de dollars apparaît toutefois comme un mauvais coup de la part du milliardaire. L’entreprise est en effet loin d'être ultra rentable et beaucoup explique que ce prix est largement au-dessus de la valeur de Twitter.

Par ce rachat, Elon Musk souhaite donner davantage de liberté d’expression à ce réseau social, mais aussi rendre l’entreprise rentable. A peine arrivé à sa direction, il a décidé de rendre payant la certification de compte sur Twitter. Désormais pour avoir sa petite pastille bleue il faudra débourser 8 dollars par mois. Un abonnement payant, pour éviter les pubs etc, avait déjà été mis en place il y a un mois.

Paris Games Week : ouverture timide d’un marché sous tension

Après trois ans d'absence, la Paris Games Week revient enfin avec non plus trois mais qu’un seul hall d’exposition : symbole d’un marché en plein doute.

Alors que les entreprises du jeux vidéo ont su faire face aux problématiques liées au Covid pour toujours informer et séduire les consommateurs, le marché est moins optimiste. La présence de ce salon reste essentielle dans l’optique de booster les ventes pour Noël.

La crise Covid a permis une hausse importante des achats de jeux vidéo en 2020. Cependant elle a aussi perturbé le travail des studios de développement. Encore aujourd’hui, de nombreuses sorties de jeux sont repoussées pour l’année prochaine. Par ailleurs, la pénurie des PS5 n’a pas été résolue et les ventes se font continuellement à flux tendu.

En 2021, le secteur en France a tout de même connu une croissance de 1,6% (soit 5,6 milliards d’euros), mais la vente de jeux vidéo a chuté de 6 %.

Cette année ne semble guère meilleure pour ce secteur. Entre Guerre en Ukraine, inflation, pénurie de consoles … les Etats-Unis prévoient une baisse de 9% du marché en 2022.

L’inflation est largement visible sur les prix avec une hausse moyenne de 10 euros sur les jeux et de de 50 sur la PS5.

Les syndicats ainsi que les professionnels du secteur restent confiants quant à la résilience du marché et à l’engouement des consommateurs à l’approche des fêtes de Noël.

Timothé Remaud